Nous avons lu deux évangiles aujourd’hui puisque c’est le dimanche des Rameaux et de la Passion. Nous avons mis en valeur dans l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem l’accueil que les foules lui ont réservé et symboliquement nous avons accompagné Jésus dans cette belle montée au cœur de la ville sainte. Jérusalem est plus qu’une ville. Elle préfigure la ville nouvelle, celle du Ciel, qui est une manière de représenter le Paradis. Avec nos Rameaux, avec la bénédiction que nous avons reçue, nous nous échangeons, Jésus et nous, des paroles de grâce et resserrons nos liens pour le suivre vers le Ciel. Jésus n’entre pas seul dans Jérusalem, celle d’en bas et plus tard, celle d’en haut.
Avec l’Evangile de la Passion, nous observons notre Seigneur abandonné progressivement par les siens, persécuté par ses ennemis, et l’une des impressions les plus fortes que nous pouvons ressentir est sa profonde solitude. Le Christ est seul dans la souffrance, il est seul dans le rejet dont il est l’objet. Il parcourt ce chemin vers le Golgotha et bien que nous puissions le suivre par le récit des évangélistes, il n’en demeure pas moins que ce qu’il vit intérieurement nous échappe. Les quelques paroles que nous sont rapportées sont souvent pathétiques et lèvent un peu le voile de cette solitude. Le « Eli, Eli, lama sabachtani » confirme cet atmosphère d’abandon, même si nous savons que cet appel est tiré du psaume 21 qui se conclut par la restauration du persécuté.
Je relève ce contraste saisissant et prie pour que l’Esprit Saint puisse nous révéler le contenu de cette solitude du Christ, ou au moins nous rendre compatissant à celle-ci.